Indivision : mon ex refuse de vendre que faire ?
Plusieurs cas d’obstruction à la vente peuvent se présenter :
- En apparence, votre ex a consenti à la vente du bien qui vous est commun mais en apparence seulement …Les visiteurs semblent s’enfuir et d’après les rumeurs, le bien n’est pas présenté sous son meilleur jour.
- Votre ex refuse catégoriquement de vendre l’appartement par une agence mais refuse également de vous racheter votre soulte.
- Votre ex refuse également que vous lui rachetiez sa soulte
Vous avez l’impression d’être complètement coincé(e).
Pourtant des solutions judiciaires existent.
1. Demander l’attribution préférentielle
Elle est possible si vous avez conclu un PACS avec votre ex.
Elle n'est pas possible pour les concubins.
2. Demander la mise en vente aux enchères
C'est une solution des plus efficaces pour sortir de la quadrature du cercle et débloquer la situation.
Je sais...ce n'est pas ce que vous souhaiteriez car vous seriez également perdant à brader votre bien.
Comment fixer le montant de l’indemnité d’occupation ?
L’indemnité d’occupation est fixée par les tribunaux selon 2 manières :
- En se référant à une estimation de la valeur locative
- En se référant à un pourcentage de la valeur foncière
1. L’estimation selon la valeur locative
Il s’agit d’un avis de valeur donné à un moment T.
Cette estimation est faite par une ou plusieurs agence(s) immobilière(s) du quartier de préférence, qui connaissent bien le secteur.
Cette estimation peut donc varier selon l’état du bien.
Mon conseil : faîtes faire ces estimations tant que vous demeurez encore dans la maison.
Comment se séparer quand on a une maison en commun ?
Vous êtes séparé(e) depuis quelque mois ou quelques années mais vous êtes toujours en indivision avec votre ex sur un appartement que vous avez acheté ensemble.
Cela vous pèse financièrement et vous déprime.
Que vous soyez dans l’incertitude de devoir payer une indemnité d’occupation astronomique à mesure que le temps passe car vous occupez la maison
Ou
Que votre capital soit immobilisé car vous n’occupez plus l’appartement et que vous êtes obligé de vous reloger,
Une chose est certaine : vous voulez sortir de l’indivision et avancez dans votre vie.
A partir du moment où vous en avez conscience, vous pouvez déjà agir.
Exprimer clairement sa volonté à l’autre et étudier sérieusement avec son ex, des options possibles :
- vendre à un tiers
- racheter la quote-part de l’autre pour devenir propriétaire à 100%
- se faire racheter sa quote-part par l’indivisaire occupant et être désolidarisé du crédit
- rester en indivision et signer une convention
constitue déjà un pas important.
Jusqu’à quand payer la pension alimentaire pour mon ex après le divorce ?
La décision de non conciliation vous avait condamné à payer un devoir de secours à votre ex- conjoint(e) sous la forme d’une pension alimentaire mensuelle au titre des mesures provisoires.
Quelque temps plus tard, vous avez enfin reçu votre jugement de divorce et vous vous demandez jusqu’à quand vous devez payer une pension alimentaire.
En droit, vous pouvez cesser de payer la pension :
- Si les deux époux ont acquiescé au jugement en signant un acte d’acquiescement et ce à compter de la date de la signature du second acte d’acquiescement
- Si les mesures provisoires sont devenues caduques (pas de procédure au-delà des 30 mois du prononcé de l’ordonnance de non conciliation)
- S’il y a eu un rejet définitif de la demande de divorce (article 258 du code civil) ex : divorce pour faute non caractérisé
- Si la décision de divorce est définitive, c’est-à-dire qu’elle a été signifiée par huissier et qu’aucun recours n’a été formé (ni appel ou ni pourvoi en cassation)
Sur ce dernier point, il faut savoir que tant que le jugement de divorce n’a pas acquis autorité de la chose jugée, c’est-à-dire que l’affaire pourrait être à nouveau rejugée, il faut continuer à payer la pension alimentaire.
Peut-on bloquer le prix de vente d’une maison pendant un divorce ?
Il peut arriver pour diverses raisons que des époux décident de vendre un bien immobilier commun avant que le divorce ne soit prononcé.
Or l’un des époux peut avoir des créances à faire valoir contre l’autre ou des récompenses à réclamer sur la communauté pour les époux mariés sous le régime de la communauté légale.
Il peut aussi arriver qu’une épouse bloque la totalité du prix de vente pour s’assurer du bon paiement de la prestation compensatoire qu’elle a demandée. Le prix bloqué peut parfois être sans commune mesure avec la prestation compensatoire que percevra effectivement l’épouse après qu’un tribunal en aura fixé le montant. Prestation réclamée n’est pas prestation fixée. Sachant qu’une procédure de divorce peut durer des années, l’époux privé de sa quote-part du prix, peut subir un véritable préjudice (impossibilité de racheter, perte de chance d’obtenir un crédit à l’approche de la retraite) qu’il conviendra d’évaluer.
Bref, l’époux créancier par crainte que l’autre époux ne soit insolvable au moment de payer peut bloquer le prix de vente entre les mains du notaire.
Quel est le juge territorialement compétent en matière de liquidation du régime matrimonial ?
Cette question se pose lorsqu’après le jugement de divorce, l’un des époux déménage et souhaite assigner son ex-conjoint en liquidation du régime matrimonial.
Prenons l’exemple d’un couple dont le jugement de divorce a été rendu par la Cour d’appel de Lyon. Par la suite, l’épouse déménage sur Paris. Le mari reste sur Lyon.
Il faut tenir compte de deux critères et ce de manière alternative.
Premier cas : l’existence d’enfants communs au couple
Le prix de vente d’un propre est-il commun en cas de divorce ?
Cette question est très intéressante parce qu’il est un principe du code civil qui prévoit que les revenus et les fruits d’un bien propre sont communs (article 1401 du code civil), j’avais expliqué ce principe dans cet article.
Une épouse a donc eu l'idée de s'en servir pour réclamer le partage du prix de vente issu du bien propre de son ex-mari. Son argument a été rejeté. Il ne s’agit pas d’une nouveauté.
En effet, heureusement pour l’époux propriétaire, qui divorce, ce principe ne s’applique pas au prix de vente du bien propre.
La raison est que le prix de vente qui ne fait que remplacer le bien propre, est également un propre qui n’a pas vocation à rentrer dans l’actif de la communauté des époux.
L'époux peut ainsi conserver pour lui le prix de vente et la plus-value qui en découle.
Rappelons qu’un propre est le bien acquis avant mariage ou durant le mariage au moyen de fonds propres.
Par un arrêt en date du 5 décembre 2018 (n°18-11794) la Cour de Cassation a rappelé que :
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